La nouvelle tendance de la Birmanie


La tendance réformatrice au sein gouvernement a été renforcée en août 2012 par le remaniement ministériel qui a promu les réformateurs du régime au détriment des conservateurs. Dans le cadre de la troisième vague de réformes annoncée en décembre dernier, la priorité est accordée à la bonne gouvernance, avec un accent particulier porté à la lutte contre la corruption et la réforme des institutions.
La route vers la transition démocratique reste cependant sinueuse et n’est pas dépourvue de luttes de pouvoir au sein du nouveau régime. De nombreux défis restent encore à relever, qui constituent autant de facteurs de risques pour la transition, notamment :
- La persistance de conflits armés avec des minorités ethniques dans le Nord et l’Est du pays et les violations des droits de l’Homme qui les accompagnent, notamment dans l’Etat Kachin. Des violences intercommunautaires entre Arakanais (bouddhistes) et Rohingyas (musulmans) ont par ailleurs éclaté en juillet 2012 dans l’Etat d’Arakan, à l’ouest de la Birmanie, à la frontière avec le Bangladesh, faisant plusieurs dizaines de victimes et des dizaines de milliers de déplacés. De nouvelles vagues de violences ont eu lieu à partir d’Octobre 2012. En tout état de cause, les cessez-le-feu ne sont pas suffisants pour assurer une paix durable. Un processus de dialogue devra être mis en place entre les autorités et les minorités ethniques, afin de trouver une solution politique de long terme prenant en compte les revendications des minorités et de parvenir à la réconciliation nationale. Dans l’immédiat, la question d’accès humanitaire aux populations dans le besoin se pose également. A plus long terme se posera celle de la création d’un état fédéral.
- Les discriminations dont est victime la communauté des Rohingyas et leurs conséquences humanitaires.
- La question des prisonniers politiques restant en détention, malgré le nombre significatif de prisonniers libérés récemment, en vue de leur libération complète.
- De nombreuses réformes politiques et économiques restent à accomplir, notamment en matière de libéralisation de la presse, de l’internet et des autres medias (cinéma, audiovisuel, radios) et de justice. Les prochaines élections législatives se tiendront en 2015. Le renforcement de l’état de droit est un enjeu majeur.